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Les hommes passent, l’arbre demeure

Huit étapes de pleine conscience à Genève, entre ville et campagne 

Méditer en été (II)
sous le marronnier du Moulin-de-Vert,
plus que centenaire

Petit au pied d’un géant vert: c’est un sentiment d’humilité qui l’emporte sous ce marronnier majestueux. Immense, l’arbre baigne dans un océan de verdure, sur l’un des chemins d’accès à la réserve du Moulin-de-Vert. Mais c’est bien lui le maître des lieux. Un tronc que l’on effleure de la paume de la main, presque intimidé, le coeur saisi de respect. Une hauteur que l’on ne peut que deviner, là-haut, au-delà de notre regard.

L’arbre ne dit pas son âge, mais on le sait bien plus que centenaire. Il offre son ombre aux rares vestiges d’une ancienne maison d’habitation vaincue par une inondation. Ici vécut une famille de meuniers, exploitant la force des eaux du Rhône. Plus loin dans le temps, le lieu accueillit un prieuré. Aujourd’hui, seul le promeneur discret et silencieux peut en toute légitimité s’octroyer le privilège de vivre quelques heures de répit dans ce paradis préservé.

L’homme et la nature
Sur le chemin qui descend vers la réserve depuis l’entrée du village de Cartigny, il vaut la peine de faire un arrêt sous cette voûte de chlorophylle. S’asseoir sur un ancien mur de pierre, observer la vie miniature au ras-du-sol, là où courent et s’entremêlent les racines du géant vert: un temps pour être ici, maintenant, mais aussi connecté au temps qui avance et jamais ne revient en arrière, aux hommes qui passent, à l’arbre qui demeure.

Un peu plus loin, les étangs du Moulin-de-Vert offriront d’autres espaces de méditation, d’observation d’un monde extérieur autant qu’intérieur. L’un d’eux est dédié à l’artiste naturaliste Robert Hainard, dont les sculptures et gravures ont sublimé la faune et la flore des lieux. S’émerveiller de la nature avec respect ou l’exploiter à l’excès: nous pensons avoir le choix… avant qu’elle ne reprenne ses droits.

 

Au pied du marronnier centenaire,
quelques vestiges rappelant qu’ici même
vécut une famille et tournèrent les moulins.
© L’île intérieure

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