Bleu comme… l’instant présent

Bleu comme… l’instant présent

Revisité en janvier 2023

Limpide comme la surface du lac, laissant la réalité se refléter telle qu’elle est. C’est ainsi que l’on invite l’esprit à se calmer lors d’une méditation de pleine conscience.
Ici encore, Maître Léman est notre guide inspiré, inspirant.

Où finit le lac?

Où commencent les montagnes?

Le ciel est-il au-dessus, intouchable… ou partout, en vrai et en reflet?

Les deux cygnes volent-ils dans l’eau, nagent-ils dans l’espace?

Faire silence. Lâcher prise de tout questionnement.

S’émerveiller devant une telle palette de bleus.

Se sentir partie vivante de ce mélange d’air et d’eau, de neige et de brume.

Déborder de gratitude pour cette vision limpide.

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LA MISE EN IMAGE

Vague féminine dans les rues de Genève, 14 juin 2019. Image du monde d’avant. Aujourd’hui, rester unies malgré la distance.
©L’île intérieure

Le printemps, par tous les temps

Le printemps, par tous les temps

Revisité en janvier 2023

A chaque printemps, c’est sous nos pieds que scintillent ces nuées d’étoiles. Il suffit de s’incliner avec gratitude pour les contempler. Tempête, crise, pandémie… elles ne manquent jamais leur rendez-vous, avec ou sans nous.

Son petit nom, c’est « anémone sylvie »… elle éclot aux premiers jours du printemps. Espérée, attendue. Ephémère.

Avant même qu’un peu de vert nous sorte de la grisaille, elle est l’une des premières au rendez-vous pour nous signifier que les beaux jours arrivent.

Une promenade en sous-bois, en bord de rivière, quelques jours plus tôt: sous les tapis de feuilles mortes pas encore transformées en humus, on ne devine rien, à peine quelques pousses en apparence fragiles. Mais encore un peu de soleil, de pluie aussi pour la désaltérer… et l’éclosion est spectaculaire. Elle ravit les yeux et le coeur, comme à chaque mois de mars.

Mademoiselle Anémone s’est multipliée à l’infini, offrant sous les pieds des tapis d’étoiles blanches serties de vert. Elle partage l’espace avec les corydales, des blanches, des mauves, innombrables, qui fleurissent en milliers de grappes légères, presque diaphanes à contre-jour.

Difficile d’imaginer plus jolie moquette.

Un enchantement qui n’attend pas

A chaque printemps, l’enchantement est total, et de courte durée. Une invitation de la nature à vivre l’instant présent. Alors, quand l’apogée de la floraison coïncide avec une météo froide et tempétueuse, ça fait comme un pincement au coeur. Faudra-t-il attendre un printemps plus tard pour en profiter?

Mais non… l’instant présent, c’est aussi saisir l’éclaircie qui trouve sa place entre deux nuages d’un noir d’encre. C’est oser sortir quand la pluie menace. Se faire rincer au point d’être prêt à faire demi-tour sur le chemin. Continuer tout de même, pour recevoir en cadeau quelques rayons de soleil juste là où la rivière l’Hermance fait un premier coude, puis un deuxième avec, sur sa rive gauche, des tapis touffus, un copieux mélange d’anémones sylvie et de corydales.

Dans la tradition bouddhiste, on dit que le « royaume », « la terre pure » nous sont disponibles à tout instant.

Que souvent, c’est nous qui ne sommes pas là…

Quelques images valent mieux que mille mots, pour prolonger l’instant, témoigner que le printemps est bien là sous un ciel chahuté. Les bourgeons sont en pleine croissance, laissant échapper leurs premières feuilles. Des boutons minuscules cachent encore leurs merveilles.

Nous aussi, soyons là.

 

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Vague féminine dans les rues de Genève, 14 juin 2019. Image du monde d’avant. Aujourd’hui, rester unies malgré la distance.
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L’heure d’hiver… dans la lumière

L’heure d’hiver… dans la lumière

Revisité en décembre 2022

L’heure d’hiver… elle marque symboliquement l’entrée dans la saison froide, qui n’est pourtant pas encore tout à fait là. Plus rare, la lumière n’en est que plus précieuse.

Toute la douceur de l’automne dans une nature enflammée de couleurs.

Et le soleil qui avait rendez-vous avec la lune en ce dimanche d’entrée dans l’heure d’hiver.

Une rencontre du moins au fond du coeur, juste là où les beaux jours laissent comme une petite griffure nommée nostalgie.

Alors que le soleil s’évanouissait derrière la crête du Jura, emportant avec lui ce reflet sur l’eau, déjà la lune bientôt pleine s’élevait au-dessus des Voirons dans un décor de vignes dorées mangées par la pénombre.

Accueillir l’heure d’hiver… dans la lumière.

Le message de l’astre du jour et de l’astre de la nuit se passant fidèlement le relais a fait écho, tout naturellement, à la lecture de l’instant, bercée par le clapotis des vagues contre la jetée.

Sur la page encore éclairée d’un dernier rayon de soleil, je venais de lire ceci, sous la plume de Marianne Williamson:

«Poursuivez la lumière, et l’obscurité disparaîtra.
On obtient dans la vie ce sur quoi on se concentre. Se concentrer sur les ténèbres
nous mène, en tant qu’individus et en tant que société,
plus loin dans les ténèbres.
Se concentrer sur la lumière nous mène à la lumière. »

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Vague féminine dans les rues de Genève, 14 juin 2019. Image du monde d’avant. Aujourd’hui, rester unies malgré la distance.
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Naviguer par tous les temps

Naviguer par tous les temps

Revisité en janvier 2023

Une guirlande colorée en plein mois de juin. Le monde de la voile en fête, qu’il pleuve ou qu’il vente, un peu, beaucoup… parfois pas du tout. Contemplation lacustre, en virant de bord par procuration.

Le matin précédent, ils envahissaient la Rade de Genève. Près de 500 voiliers en quête de grand large, version eau douce.

Le Bol d’Or, une institution  lémanique, la plus fameuse régate lacustre au monde.

Parmi les inscrits, des amoureux de la voile voguant pour le fun.

Devant, premiers partis, premiers arrivés, les plus illustres des marins aux commandes de catamarans volants.

Restés à quai, sur les deux rives du Léman, des rêveurs admirant le spectacle et naviguant dans leur imaginaire.

Un jour et une nuit plus tard, à l’heure du petit déjeuner dominical, c’est une vision enchanteresse pour qui n’a pas embarqué… sinon en rêve.

Par grappes ou par chapelets, disséminés sur l’eau ou croisant leurs sillages, des centaines de ballons colorés glissent sur le lac.

Spi en avant, les voiliers sur le chemin du retour naviguent en couleurs plutôt qu’en blanc.

Hissant pour attraper les vents ces drôles de voiles donnant l’impression qu’ils pourraient s’envoler.

Image paisible, du moins vu de la rive.

La pluie, les gros grains sur le lac, la nuit… ils naviguaient dans l’obscurité et l’orage alors que nous dormions en sécurité.

A l’arrivée, les «formule 1» des eaux les avaient largement devancés, arrivées le soir-même, alors que la nuit enveloppait la rade.

Ici-même où se déroule ce matin cette apaisante guirlande de couleurs, les catamarans géants étaient apparus,voile gris sombre, luttant pour la victoire après avoir affronté une colère céleste monumentale.

Tableau en noir et blanc samedi soir, aquarelle colorée dimanche matin…

Et un enseignement précieux de Maître Léman: la vie, c’est naviguer par tous les temps… et rêver en couleurs.

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Estampe lémanique d’un matin de mai

Estampe lémanique d’un matin de mai

Revisité en janvier 2023

L’inattendu, à faire oublier le temps et l’espace. Ne plus reconnaître un paysage familier. Une autre leçon sur l’impermancence, de celles dont Maître Léman détient le secret.

Cela commence comme une sensation étrange, inhabituelle sous nos latitudes.

En ce matin de mai, il y a la douceur particulière de l’air. Un air saturé d’humidité.

Et même un brouillard qui s’accroche aux arbres.

Sur la rive d’en face, le paysage familier s’est évanoui, laissant se dessiner une estampe orientale changeante, mouvante.

Ton sur ton.

Les bancs de brume s’étalent de la surface du lac jusque dans l’infini du ciel. Plus de Jura, plus d’horizon.

Les limites et les distances semblent abolies.

Par instant, quelques cimes d’arbres, une bande de terre réapparaissent entre les vagues cotonneuses. Puis disparaissent.

Ces visions insolites, presque oniriques, ont conduit jusqu’à l’embarcadère quelques amoureux du Léman.

Tous conquis par ce lac vivant, qui en toutes saisons offre des atmosphères inédites.

Et un regard neuf, comme lavé par ces brumes de mai.

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L’impermanence comme une renaissance

L’impermanence comme une renaissance

Revisité en janvier 2023

Aux abords du Léman, les vents sont changeants. En revisitant des instantanés du printemps 2015, je ressens encore la force d’Eole, tandis qu’en ce jour de janvier 2023, une bise étourdissante souffle en toute liberté.

En l’espace de trois jours,  d’un Vendredi-Saint à un matin de résurrection, passer du désespoir au miracle de la vie qui sans cesse se renouvelle.Pour les croyants, il est des étapes essentielles, à l’image de Pâques, qui symbolisent la foi, la confiance.

Pour les non-croyants, pour celles et ceux qui n’ont pas de nom à poser sur leur façon de vivre leur spiritualité, ces étapes d’éveil peuvent se présenter à tout instant, dans l’observation, l’accueil, la compréhension de ce qui est. De ce qui n’est plus, de ce qui est autre.

Voici une poignée de jours, un vent d’ouest soufflant en tempête dans la rade genevoise épargnait une oasis de calme sous la protection d’une jetée. L’instant de grâce invitait à méditer sur l’impermanence. Demeurer, patient, au coeur des tourments.

Aujourd’hui, les vents ont tourné, mettant en vedette une bise venue du nord, déchaînée, brassant un Léman sens dessus-dessous. Là où régnait le calme par vent d’ouest, voici que les eaux semblaient déterminées à engloutir la faune lacustre, canards et cygnes disparaissant littéralement dans le creux des vagues.

En amont des jetées, il s’agissait de surnager tant bien que mal. Pour reprendre son souffle, il fallait être en aval. Mais on ne choisit pas toujours… Lutter contre le vent, ou se laisser glisser dans le sens du courant. Surfer sur la vague… Tour à tour, nos réactions aux aléas de la vie sont tissées de révolte, de combat, ou d’acceptation, parfois de résignation.

Les conditions extérieures sont impermanentes. Comme l’est notre météo interne: aujourd’hui se sentir d’humeur à s’exposer à tous les vents, se laisser gifler par la vie impétueuse, danser et rire en évitant les embruns des vagues s’écrasant sur le quai; un autre jour s’abriter sous son édredon, ou peut-être sortir, mais la tête noyée sous un capuchon.

Accepter d’être certains jours plus téméraire que d’autres. Plus réceptif, plus ouvert. Et méditer sur ce curieux paradoxe: et si c’était la prise de conscience de cette impermanence qui enracinait en nous un sentiment de sécurité renforcé, renouvelé.

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