Pieds nus sur la terre – Huit façons de s’ancrer dans le moment présent (4)
Sur la jetée des Pâquis,
quiétude matinale et aubes musicales
accompagnent le lever du jour.
C’est un lieu magique, un îlot au cœur de la ville, entouré d’eau, où je peux venir me ressourcer. En toute saison, les Bains des Pâquis ont tout ce qu’il faut pour séduire. Mais c’est en été, dans la quiétude du tout petit matin, alors que le ciel s’éclaircit et que peu à peu s’efface la nuit, que les levers du jour y sont les plus doux.
Pieds nus sur la grève de cailloux, je peux marcher dans l’eau, y avancer jusqu’aux genoux pour goûter la fraîcheur de l’onde. Si je le souhaite, je peux même m’y baigner, ne faire plus qu’un avec l’eau, imitant d’autres nageurs matinaux. Je peux aussi simplement m’asseoir et rester immobile, en silence, comme les familles de canards et de cygnes encore endormies, qui ont fait de cette petite plage enchantée leur lieu de prédilection.
Autour de moi, j’entends des pas, des voix, des présences humaines, la vie qui s’éveille. Bientôt, des notes ou des chants domineront le silence. Ici, chaque matin d’été, l’aube est accueillie en musique. En communion avec tous les sons qui m’entourent, j’observe cet environnement sonore de plus en plus riche, de la petite vaguelette qui vient lécher les cailloux jusqu’aux tasses de café s’entrechoquant sur un plateau. J’écoute, avec attention… une musique s’élève. Notes de piano, sitar indienne, ou rythmes jazzy: j’embarque pour un voyage immobile.
Portée par ces aubes musicales, je fais l’expérience de différentes façons d’être présente. Les yeux fermés pour mieux entendre… ou alors savourant le spectacle de tous mes sens. Je peux choisir d’être au premier rang, au contact direct des artistes et musiciens. Je peux aussi préférer rester au bord de l’eau, participant à distance.
Certains matins, le goût du silence l’emporte sur l’envie de musique. Alors je m’éloigne, sans m’isoler. Au pied du phare, tout à l’extrémité de la jetée, j’entends encore quelques notes, quelques voix, plus étouffées, qui se noient doucement dans la quiétude lacustre. Et lorsque c’est d’un calme absolu dont j’ai besoin, alors je passe mon chemin. Je laisse la jetée des Pâquis aux mélomanes, aux lève-tôt qui croisent ici quelques couche-tard, et je m’en vais méditer plus loin sur le quai, jusqu’aux parcs en bord de lac.
Où que je m’établisse sur la rive droite, bercée par la musique ou le silence, je contemple la palette de rose, de mauve, d’orangé et de bleuté, qui métamorphose en une tendre aquarelle la rade et l’horizon. Et à l’instant où le premier rayon vient dorer la surface de l’eau, je salue le soleil et cette journée toute neuve.
Méditation guidée sur le thème de la musique et du silence
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