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Le printemps, par tous les temps

par | 1 Avr 2016

Revisité en janvier 2023

A chaque printemps, c’est sous nos pieds que scintillent ces nuées d’étoiles. Il suffit de s’incliner avec gratitude pour les contempler. Tempête, crise, pandémie… elles ne manquent jamais leur rendez-vous, avec ou sans nous.

Son petit nom, c’est « anémone sylvie »… elle éclot aux premiers jours du printemps. Espérée, attendue. Ephémère.

Avant même qu’un peu de vert nous sorte de la grisaille, elle est l’une des premières au rendez-vous pour nous signifier que les beaux jours arrivent.

Une promenade en sous-bois, en bord de rivière, quelques jours plus tôt: sous les tapis de feuilles mortes pas encore transformées en humus, on ne devine rien, à peine quelques pousses en apparence fragiles. Mais encore un peu de soleil, de pluie aussi pour la désaltérer… et l’éclosion est spectaculaire. Elle ravit les yeux et le coeur, comme à chaque mois de mars.

Mademoiselle Anémone s’est multipliée à l’infini, offrant sous les pieds des tapis d’étoiles blanches serties de vert. Elle partage l’espace avec les corydales, des blanches, des mauves, innombrables, qui fleurissent en milliers de grappes légères, presque diaphanes à contre-jour.

Difficile d’imaginer plus jolie moquette.

Un enchantement qui n’attend pas

A chaque printemps, l’enchantement est total, et de courte durée. Une invitation de la nature à vivre l’instant présent. Alors, quand l’apogée de la floraison coïncide avec une météo froide et tempétueuse, ça fait comme un pincement au coeur. Faudra-t-il attendre un printemps plus tard pour en profiter?

Mais non… l’instant présent, c’est aussi saisir l’éclaircie qui trouve sa place entre deux nuages d’un noir d’encre. C’est oser sortir quand la pluie menace. Se faire rincer au point d’être prêt à faire demi-tour sur le chemin. Continuer tout de même, pour recevoir en cadeau quelques rayons de soleil juste là où la rivière l’Hermance fait un premier coude, puis un deuxième avec, sur sa rive gauche, des tapis touffus, un copieux mélange d’anémones sylvie et de corydales.

Dans la tradition bouddhiste, on dit que le « royaume », « la terre pure » nous sont disponibles à tout instant.

Que souvent, c’est nous qui ne sommes pas là…

Quelques images valent mieux que mille mots, pour prolonger l’instant, témoigner que le printemps est bien là sous un ciel chahuté. Les bourgeons sont en pleine croissance, laissant échapper leurs premières feuilles. Des boutons minuscules cachent encore leurs merveilles.

Nous aussi, soyons là.

 

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Catégories: pandémie, changement, réflexion

Mots-clé: femme, société, nature

LA MISE EN IMAGE

Vague féminine dans les rues de Genève, 14 juin 2019. Image du monde d’avant. Aujourd’hui, rester unies malgré la distance.
©L’île intérieure