Maître Léman: un lac pour enseignant de pleine conscience

Maître Léman: un lac pour enseignant de pleine conscience

Saurait-on imaginer plus précieux et plus surprenant compagnon qu’un lac pour métaphore de nos variations d’humeur, pour miroir de notre météo intérieure?
Maître Léman constitue ainsi un lieu d’inspiration idéal pour la pleine conscience au quotidien.

Avoir le privilège de vivre à proximité d’un tel maître aux reflets mouvants, c’est toucher de l’âme la surface et les profondeurs de nos vies. Les secrets sous les replis de nos silences. L’inespérée tranquillité là où les remous n’ont plus le pouvoir de tout brasser. Et à l’inverse, les abysses sans fond sous la surface en apparence lisse et paisible.

 

Jour après jour, saison après saison, un lac se manifeste sur tous les tons. Témoin de l’impermanence de toute chose et, paradoxalement, offrant dans le même temps l’image d’une présence constante bien que changeante, dont le mouvement induit la force et l’assurance.

Dans un quotidien qui souhaite donner place en priorité à la communion avec le moment présent, instant après instant, ce lac mon voisin s’est imposé comme un formidable enseignant de pleine conscience.

C’est pourquoi je l’ai baptisé:

Maître Léman

 

Sur ce blog dont une part importante des publications présente un lien avec la pratique de la pleine conscience, nous aurons régulièrement rendez-vous avec Maître Léman pour nous aider à revenir au moment présent.

La nature nous enseigne la pleine conscience

Au fond, c’est la nature dans sa totalité qui nous accompagne en tant que guide de méditation, pour autant que l’on se reconnecte à ses merveilles, en se mettant à son écoute avec tous nos sens, avec notre coeur et notre âme.

Les rivières et les arbres, les fleurs et les oiseaux, les nuages et les cailloux, la terre et l’air… autant d’éléments qui réveillent la part la plus naturelle et spontanée de notre être.

C’est aussi la raison pour laquelle le blog de l’île intérieure accompagne la grande part de ses articles d’images de nature. Une façon complémentaire de susciter l’inspiration à prendre un instant de pause.

L’ARTICLE EN BREF

Thèmes: pleine conscience au quotidien, Inspiration
Mots-clés: Maître Léman, nature, méditation, météo intérieure

LA MISE EN IMAGE

Eaux calmes sous un ciel chargé au coucher du soleil, à l’image de nos émotions parfois contradictoires (débarcadère d’Anières, rive gauche)
@L’île intérieure

Pourquoi il est essentiel de (re)trouver son île intérieure

Pourquoi il est essentiel de (re)trouver son île intérieure

Pour accompagner vos premiers pas dans l’île intérieure,  j’aimerais simplement vous suggérer d’accoster. Et que nous partagions ensemble ces quelques instants de réflexion en pleine conscience.

Accoster… mais où ?

Voyons… et si l’on commençait par: ICI, MAINTENANT, juste dans l’instant…

Ah oui ? C’est tentant, mais… comment ?

Et bien… tout simplement. En réalité, il n’y a rien à faire.

Mais j’ai bien bien trop à faire pour me permettre de ne rien faire!

Alors c’est précisément pourquoi il est probablement temps d’accoster.

Mais justement, je n’ai pas le temps…

Alors il n’est pas seulement temps… il devient urgent d’accoster.

Vraiment ? Peut-être… mais non! Promis, j’y repenserai quand j’aurai le temps.

 

Ce dialogue incessant

Et là, je suis à peu près sûre que vous pourriez ajouter quelques répliques que vous connaissez bien. Car mon expérience me dit que ce petit dialogue ne vous est pas tout à fait étranger.

Nous ne nous connaissons pas encore, pourtant cet échange pourrait se dérouler entre nous, en alternant les rôles selon les jours, l’humeur du moment, le poids de l’agenda, la couleur du ciel et la direction du vent.

Plus vraisemblablement, c’est un dialogue intérieur que nous alimentons – de temps à autre ou à un rythme plus obsessionnel – entre nous et nous. Cela vous arrive, n’est-ce pas ? A moi aussi… et je n’ai aucune honte à le reconnaître, toute psychothérapeute que je suis.

Quelque chose se trame à l’intérieur

Rassurez-vous, ces petites voix contradictoires à l’intérieur de nous ne sont pas là pour nous faire du mal. Au contraire, si nous sommes capables de les entendre, c’est que nous prenons petit à petit conscience que quelque chose en nous ne se passe pas comme nous l’aimerions.

Si nous percevons ce désaccord en nous, c’est que, même très timidement, nous commençons à capter quelques bribes de ce qui se trame à l’intérieur.

Au début, la grosse voix de celui ou celle qui n’a pas le temps d’accoster domine clairement le débat. Normal, depuis si longtemps on n’entendait qu’elle. Et de plus on s’est habitué à ses intonations, à ses ordres et à ses injonctions… au point de les considérer comme inattaquables, inéluctables.

Tous ces «Il faut…», «Je dois…» «Y a qu’à…», il ne nous vient même pas à l’esprit de les remettre en question. Ce discours dominant – longtemps seul à bord – a pourtant ses faiblesses, dont vous allez pouvoir apprendre à tirer parti, je vous le promets.

C’est que la grosse voix n’est pas habituée à la concurrence, ni à l’argumentation. Tiens, il y a donc une autre voix qui a quelque chose à dire et qui maintenant veut être entendue ? Cette invitation à prendre le temps d’accoster, même de loin, même étouffée, elle l’a perçue. Elle aura du mal à l’oublier, à faire comme si de rien n’était… et c’est tant mieux.

Ce qui nous empêche d’accoster

Au début, ça va chahuter, ça va tanguer à en attraper le mal de mer. La part de nous qui n’est pas prête à accoster va crier encore plus fort. Elle sent bien qu’elle est face à un danger, celui de ne plus être seule à bord et toute-puissante. Elle sent bien qu’elle n’est peut-être plus tout à fait aussi crédible qu’elle l’a été si longtemps.

Il ne s’agit pas de la jeter par-dessus bord, cette part de nous qui ne comprend plus ce qui lui arrive. Continuons de l’écouter, mais autrement. Non plus pour lui obéir aveuglément, mais bien plutôt pour la rassurer. Car tout changement, même pour le meilleur, fait généralement très peur.

Pourquoi il est essentiel de (re)trouver son île intérieure

Votre île intérieure, c’est la petite voix en vous, humble et discrète, mais qui détient votre vérité.

Oui, la vôtre, pas celle de l’extérieur.

Votre île intérieure, c’est là où vous n’aurez plus peur.

Ce lieu de sécurité, il est possible de le trouver ou de le retrouver. Parfois de le reconstruire.

Ce lieu rien qu’à soi est essentiel à notre équilibre, à notre bien-être, à l’expression de qui nous sommes. Notre île intérieure accueille notre individualité, notre liberté, ce qui fait de nous un être à la fois unique et relié.

Voici pourquoi il est essentiel de pouvoir prendre refuge, en tout temps et par tous les temps, dans notre île intérieure.

Voici pourquoi il est essentiel de se permettre d’y imprimer une première trace de pas même lorsqu’on croit ne pas avoir le temps.

C’est à cela que L’île intérieure se destine: vous accompagner sur ce chemin de retour à vous-même.

Je vous invite donc à accoster sur L’île intérieure qui vous aidera, je l’espère, à trouver la vôtre.

Si cette première invitation a trouvé un écho en vous, je vous encourage à continuer d’explorer cet espace destiné à vous permettre de vous reconnecter à toutes vos ressources, que ce soit par la psychothérapie, par la pleine conscience, par la lecture, la réflexion, la méditation. Et bien sûr par le partage.

Cet article vous inspire et vous souhaitez y ajouter votre voix ? Je vous invite chaleureusement à vous exprimer en publiant en commentaire.

Vous désirez un contact direct ? N’hésitez pas à me joindre par message ou par téléphone.

L’ARTICLE EN BREF

Catégories: pleine conscience au quotidien, Transition de vie

Mots-clé: Ile intérieure, Changement, Dialogue intérieurl, Peur, Temps

LA MISE EN IMAGE

Un débarcadère sur les rives genevoises du Léman (ici Corsier-Port), comme une invitation à accoster pour revenir chez soi
©L’île intérieure

La main comme objet de méditation

La main comme objet de méditation

Au sommet des Voirons, un monastère baigné de paix accueille le pèlerin. Chaque arrêt ici ressemble à un moment d’éternité. Dans le silence, avec la Vallée Verte à ses pieds, et la chaîne du Mont-Blanc en face de soi, l’âme s’élève presque sans effort. On entre tout naturellement en recueillement, avec pour point d’ancrage la respiration, nos paysages intérieurs, ou quelques-unes des merveilles que recèle ce lieu à la fois sobre et chaleureux.

Ce matin-là, après une vivifiante marche en pleine nature le long de la crête qui offre une vue plongeante sur le bassin genevois et d’où le Salève ressemble parfois à une grosse baleine émergeant des brumes automnales,  le sanctuaire «Notre Dame des Voirons» m’a comme prise par la main. Des saints personnages représentés en peinture, ces sont les mains qui ont capté mon regard et mon attention. Elles sont devenues objet de méditation, immobiles en vérité mais comme  frémissantes dans le silence.

Au coeur de ma mémoire, elles ont pointé du doigt un texte de Christiane Singer dont la lecture me bouleverse à chaque fois comme la première fois.

En images et en mots… voici de quoi nourrir, si vous le souhaitez, une prochaine méditation.

Quand je demande à ceux que je rencontre de me parler d’eux-mêmes, je suis souvent attristée par la pauvreté de ma moisson. On me répond: je suis médecin, je suis comptable… j’ajoute doucement: vous me comprenez mal. Je ne veux pas savoir quel rôle vous est confié cette saison au théâtre, mais qui vous êtes, ce qui vous habite, vous réjouit, vous saisit? Beaucoup persistent à ne pas me comprendre, habitués qu’ils sont à ne pas attribuer d’importance à la vie qui bouge doucement en eux.

On me dit:  je suis médecin, ou comptable, mais rarement: ce matin, quand j’allais pour écarter le rideau, je n’ai plus reconnu ma main… ou encore: je suis redescendue tout à l’heure reprendre dans la poubelle les vieilles pantoufles que j’y avais jetées la veille; je crois que je les aime encore… ou je ne sais quoi de saugrenu, d’insensé, de vrai, de chaud comme un pain chaud que les enfants rapportent en courant du boulanger. Qui sait encore que la vie est une petite musique presque imperceptible qui va casser, se lasser, cesser si on ne se penche pas vers elle?

Les choses que nos contemporains semblent juger importantes déterminent l’exact périmètre de l’insignifiance: les actualités, les prix, les cours en Bourse, les modes, le bruit de la fureur, les vanités individuelles. Je ne veux savoir des êtres que je rencontre ni l’âge, ni le métier ni la situation familiale: j’ose prétendre que tout cela m’est clair à la seule manière dont ils ont ôté leur manteau. Ce que je veux savoir, c’est de quelle façon ils ont survécu au désespoir d’être séparés de l’Un par leur naissance, de quelle façon ils comblent le vide entre les grands rendez-vous de l’enfance, de la vieillesse et de la mort, et comment ils supportent de n’être pas tout sur cette terre. (…)

Vous le savez tout comme moi: ce qui reste d’une existence, ce sont les moments absents de tout curriculum vitae et qui vivent de leur vie propre; ces percées de présence sous l’enveloppe factice des biographies. »

Ce texte de Christiane Singer est issu de la Lettre à un ami
par laquelle débute son roman intitulé
« 
Les sept nuits de la reine », chez Albin Michel