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De l’indécision
au choix (VII)

Jour 7

Hier, lors de la sixième étape de ce mois pour se reconnecter à soi, nous avons tenté d’appréhender cette réalité que nos vies sont tissées d’incertitudes. Plus nous tentons de nous mettre en sécurité, plus nous nous exposons, car nous plaçons notre confiance dans des certitudes inexistantes.

Au fond, il y a tant d’éléments que nous ne contrôlons pas. Cependant, si nous pouvons voir dans cette incertitude omniprésente une source d’opportunités, nous continuerons d’avancer dans nos vies avec de plus en plus de curiosité, d’intérêt et d’assurance.

Souvent, l’incertitude nous mène à l’indécision. Que faire quand on ne sait pas ce qui va arriver? En gagnant en assurance, en faisant davantage confiance à nos propres ressources et à notre capacité d’adaptation, nous parviendrons mieux à nous décider, à faire nos choix.

Explorons ensemble aujourd’hui ces deux attitudes:

Indécision
Choix

L’indécision, c’est une forme de peur. Peur de se tromper, de ne pas faire le bon choix. Peur de regretter, de s’en mordre les doigts. Peur aussi de décevoir, de ne pas être compris, d’être mal jugé.

Lorsque nous ne maîtrisons pas une situation, que nous craignons la manière dont elle peut tourner, prendre une décision devient une responsabilité insurmontable. Nous sommes indécis également lorsqu’il nous semble qu’aucun choix, aucune possibilité n’est à notre portée. Ou lorsqu’une conséquence décisive est en jeu.

Autre cause, et pas des moindres, à notre indécision: l’embarras du choix.

 

Pas le choix

«Je n’ai pas le choix.» Nous l’entendons souvent, cette petite phrase fataliste. Il nous arrive à toutes et tous de la prononcer dans certaines situations. Parfois, c’est vrai. Souvent, c’est une forme d’excuse déguisée pour ne rien décider.

Essayez de vous remémorer une situation récente où vous avez fait quelque chose – ou êtes allé quelque part – en vous disant que vous n’aviez pas le choix. Cependant, si vous vous étiez vraiment écouté, vous saviez au fond de vous que vous l’aviez, le choix de ne pas faire cette chose, ou de ne pas aller à cet endroit. N’est-ce pas plutôt que vous ne pouviez pas affronter les conséquences d’un autre choix, de celui que vous auriez aimé faire?

Face à l’adversité, lors d’événements graves, il sera sans doute juste de dire: «Je n’ai pas choisi» ou «Je n’ai pas eu le choix.» Mais à partir de ce qui nous arrive, nous aurons toujours une marge de décision, le choix d’influencer, ne serait-ce qu’un tout petit peu, la suite des événements, Ou du  moins le choix de notre attitude face à la situation.

 

L’embarras du choix

Notre mode de vie consumériste nous confronte au quotidien à des choix beaucoup plus triviaux. A un point tel que les manifestations psychologiques de cet embarras du choix se sont vu attribuer un terme: la fatigue de décision. Nous sommes littéralement assommés par l’amoncellement de produits dans tous les domaines, étourdis – pour ne pas dire abêtis – de divertissements et d’informations vides de sens et d’intérêt.

Si vous sentez que votre indécision – accompagnée d’une certaine fatigue – émane en premier lieu de cette multitude de choix sans conséquences qui ponctuent chacune de vos journées, tentez l’une ou l’autre des expériences suivantes pendant quelques jours: n’achetez aucun produit alimentaire étiqueté «nouveau»; limitez-vous à une marque – voire un parfum – de yaourts; utilisez un seul savon; portez le plus souvent possible le même vêtements que vous aimez… ou toute autre action ce de ce genre qui vous inspire.

Observez comment vous vous sentez. Mieux, n’est- ce pas?

 

Bon ou mauvais choix?

Il y a dans nos vies des décisions importantes, et d’autres tellement insignifiantes qu’elles n’en sont pas vraiment.

Il y a des choix difficiles à faire, il y en a d’autres, fatigants mais inintéressants, que nous pouvons nous épargner en simplifiant notre quotidien… et ça aussi, c’est un choix, plus radical.

Mais quels que soient  l’importance et l’enjeu de votre décision et de votre choix, ne vous prenez plus la tête à savoir si c’est le «bon» ou le «mauvais» choix. Ce qui importe, c’est que ce soit le vôtre, vraiment.

Pour vous aider à faire des choix de manière éveillée, je vous propose trois étapes: un arrêt sur image, une citation inspirante, une action pour ancrer la réflexion.

 

Je regarde

deux mouettes

Elles se sont posées juste là. Par choix, en toute liberté. Leur présence me réjouit, m’amuse, m’interpelle.

Deux mouettes tranquilles mais alertes. Prêtes à s’envoler d’un coup d’aile au moindre danger, au moindre geste un peu trop vif de l’observatrice en quête d’une image évocatrice.

A l’arrivée du prochain promeneur muni de pain sec, elles décolleront d’un seul élan et joueront les voltigeuses du ciel, dans un ballet aérien aussi spectaculaire que criard, pour attraper leur part en la disputant à des dizaines d’autres, rieuses comme elles.

Pour l’instant, pas une plume ne bouge. Sont-elles indécises? Ou juste repues du précédent festin?

Sous leurs pattes, ce «WAKE UP» me parle. «Réveille-toi».

Et j’entends: «Décide-toi. Fais ton choix.»

 

 

J’écoute, je lis

Si Osho, maître spirituel, a su faire un vrai choix, c’est bien celui de la liberté de pensée. Inspirante autant que déstabilisante, sa philosophie nous parle sans langue de bois, avec humour et humanité.

Tous ses textes nous invitent à prendre conscience des choix que nous offre la vie.

«La vie en elle-même est une toile vide.
Elle devient ce que vous peignez dessus.
Vous pouvez peindre la misère ou vous pouvez peindre la joie.
Cette liberté est votre splendeur.
»

Pour Osho, faire le choix de vivre, c’est ne plus traverser l’existence comme des «endormis». Dans «Etre en pleine conscience», il l’exprime dès les premières lignes. Ecoutons-le encore:

«Même lorsque l’homme pense qu’il est éveillé, il ne l’est pas vraiment.
Son éveil est si fragile, si infime qu’on ne peut le considérer comme éveillé.
»

J’entre en action

Pour expérimenter votre capacité de décision et de faire un choix rien que pour vous, pour votre bien-être, je vous propose de partir en quête de cet état d’éveil dont nous parlait à l’instant Osho, et de vous inspirer de ce clairvoyant «Wake up» brandi dans le ciel genevois.

Autant que possible, essayez ce prochain matin de vous réveiller et de vous lever différemment des autres matins. Un peu plus tôt si vous le pouvez. Sans appuyer de manière répétée sur le bouton «snooze» – jolie métaphore de l’indécision. Faites sonner votre réveil hors de la chambre à coucher, levez-vous pour l’éteindre… et ne vous recouchez pas.

Habillez-vous, chaussez vos baskets et sortez. Voyez l’aube, puis le jour, se lever. Déjà vous vous sentirez un peu plus éveillé, un peu moins «endormi» – de cet endormissement de l’esprit contre lequel un café ne peut rien.

Plus conscient de cette nouvelle journée offerte.

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