Du découragement  à l’espoir (V)

Du découragement
à l’espoir (V)

Jour 5

En l’espace de quelques jours seulement, notre cheminement d’un mois pour se reconnecter à soi nous a déjà permis de toucher à plusieurs aspects de nos vies: des émotions, des comportements, la prise de conscience de certaines de nos habitudes qui ne nous conviennent plus, la peur d’en changer, l’audace de sauter le pas.

En osant de modestes changements, nous en expérimentons déjà peut-être quelques bénéfices, sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour continuer d’avancer vers une vie plus simple, plus sereine. Pourtant, l’enthousiasme du début pourrait bien se gripper, alors que nous réalisons peu à peu l’ampleur de la tâche.

En effet, plaçant la barre trop haut, nous courons le risque de nous alourdir de charges supplémentaires là où nous comptions au contraire nous alléger.

Face à ce risque, penchons-nous ensemble aujourd’hui sur ces deux émotions:

Découragement
Espoir

Le découragement s’empare de nous lorsque nous sentons que nous ne parviendrons pas à accomplir ce que nous devons ou souhaitons. Ou lorsque nous pensons que nous n’y parviendrons pas.

Même en faisant de notre mieux, les résultats se font parfois attendre. Le découragement peut naître de notre impatience, mais aussi de nos doutes quant à nos capacités et à notre persévérance. Il s’insinue aussi en nous de l’extérieur, tant notre société survoltée nous met la pression pour tout faire vite et à un niveau de performance qui n’a plus grand chose d’humain.

Comment ne pas se décourager quand cela ne va jamais assez vite et n’est jamais assez parfait…

 

Doute et perte de sens

Nous risquons de nous décourager face à un échec ponctuel: un examen raté, un régime qui ne donne pas les résultats espérés, un malentendu avec une personne chère, une rupture.

Une perte de sens plus globale quant à la façon dont nous menons notre vie, la qualité de nos relations, l’intérêt de notre travail peut entraîner un découragement plus profond et plus durable.

Nous vivons le découragement comme une émotion plutôt négative, comme la conséquence d’un échec ou d’une incapacité. Or, nous pourrions aussi le considérer comme un bon garde-fou contre notre tendance à trop nous en imposer et à nous maltraiter. Si nous perdons la motivation, c’est un signe de fatigue. Signe que nous doutons, que le but paraît trop lointain et le chemin trop pénible.

 

Trouver son propre rythme

Nous parlions précédemment de nos habitudes, de nos envies de changement, de l’audace de sortir de notre zone de confort. Mais attention, cela ne signifie pas que nous devons nous projeter sans aucune protection bien au-delà de nos limites. Au contraire, aller à la rencontre de soi, c’est en premier lieu savoir s’écouter, et par conséquent respecter ses limites. Puis les faire bouger, mais à son propre rythme.

Si vous vous sentez découragé, essayez de mieux cerner ce qui cause ce blocage: des embûches inattendues, un objectif pas suffisamment clair ou trop ambitieux, un projet coincé dans un «timing» trop serré, une perte de confiance en vos capacités, des commentaires extérieurs, le sentiment que vos efforts ne servent à rien, que rien ne change. Voire que la situation semble se péjorer.

Dans tout ce que nous entreprenons, il convient de garder une certaine souplesse, ce qui permettra par exemple de pouvoir faire face à un imprévu sans que tout notre projet soit remis en question. Des bilans intermédiaires pour évaluer où nous en sommes sont aussi un outil précieux pour surmonter un moment de découragement, adapter notre stratégie et retrouver l’énergie de poursuivre notre chemin.

 

Le chemin n’est pas une ligne droite

Nous imaginons souvent, à tort,  que nous allons progresser de manière linéaire, toujours au même rythme, avec un effort constant à fournir. Or, le chemin est bien plus surprenant. Il comprend des virages, des détours, il monte et il descend, parfois il revient sur lui-même. Un tunnel nous cache notre but, un pont nous donne le vertige. On se perd, on se décourage… puis on retrouve la bonne direction.

Lorsque vous êtes à la peine, que vous vous essouflez, faites une pause, gardez espoir. Le processus de changement que vous avez initié continue de tracer son chemin en vous… presque sans vous. A certains moments, il n’y a rien à faire. Juste à laisser faire.

Pour vous aider à entretenir l’espoir lorsque le découragement se fait sentir, je vous propose trois étapes: un arrêt sur image, une citation inspirante, une action pour ancrer la réflexion.

Je regarde

arbre en automne

Souvenez-vous: au premier jour de ce cheminement, nous explorions les sentiments d’encombrement et d’allègement, avec pour image un épais tapis de feuilles mortes abandonnées au sol par un arbre alors invisible.

Le voici, cet arbre, dix jours plus tôt, dans sa splendeur automnale et sous les derniers éclats de lumière d’une journée de novembre.

En le contemplant ce jour-là, j’étais émerveillée, avec cependant un petit pincement au coeur. Levant les yeux, je m’éblouissais à son feuillage de feu. Les baissant, je lisais au sol les premiers signes de son déclin.

Le retrouvant dénudé, j’ai failli me laisser aller au découragement. Tant de beauté, pour quelques jours plus tard ressembler à un squelette asséché, fantôme dans le brouillard.

Puis sa présence m’a insufflé l’espoir. Il était toujours là, sous une forme différente, se préparant à incarner à nouveau le cycle ascendant du vivant. Bientôt.

J’écoute, je lis

Bien avant que la pratique des «bains de forêt» n’arrive jusqu’à nous de l’autre bout du monde, nous avions conscience que les arbres, heureusement encore bien présents autour de nous, ont beaucoup à nous enseigner.

En quelques mots, cette citation d’Eckhart Tolle l’exprime très simplement:

«Cherche un arbre et laisse-lui t’apprendre le calme.»

M’inspirant de l’arbre, j’apprends, à ses côtés, à me poser quelques instants, à laisser aussi reposer mes émotions. Je n’ai pas à tenter de changer les choses dans la précipitation. Si je me sens découragé, j’écoute ce que je ressens, j’accueille, sans céder à ce découragement.

L’arbre sait qu’il n’a pas perdu la vie en perdant ses feuilles. Comme lui, plein d’espoir, je prépare, calmement, un renouveau que je souhaite dans mon quotidien.

 

 

J’entre en action

Gardons l’arbre pour maître de pratique dans notre ressenti du découragement et de l’espoir qui permet de ne pas y céder.

Je vous invite à choisir un arbre dans votre environnement proche. Un arbre qui vous «parle», qui vous plaît, près duquel vous pouvez vous poser ou que vous pouvez contempler jour après jour.

Prenez-le en photo tel qu’il se présente aujourd’hui. Ou, si vous préférez, dessinez-le, peignez-le, décrivez-le par écrit avec vos mots à vous.

Puis observez-le, régulièrement: avec encore quelques feuilles ou totalement nu; dans la brume, sous la neige; servant de perchoir aux oiseaux durant l’hiver. Observez comme sa silhouette changera, d’abord imperceptiblement, aux premiers bourgeons. Puis viendra l’éclatement en feuilles et fleurs au printemps…

Gardez une trace de ces changements, de la vie en lui, bien présente mais parfois bien cachée.

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De la peur à l’audace (IV)

De la peur
à l’audace (IV)

Jour 4

Dans nos premières démarches pour substituer à  l’apparent confort de l’habitude la nouveauté et  l’inconnu que nous réserve le changement, nous avons pu expérimenter hier, lors de la troisième étape de ce mois à la rencontre de soi, que la peur constitue un obstacle majeur.

Nous pensons qu’il est plus sage de rester là où nous en sommes dans nos vies, plutôt que de nous risquer à mettre le nez hors des limites de notre zone de confort.

C’est seulement en prenant conscience que quelque chose ne nous convient vraiment plus que nous pouvons commencer à comprendre que le changement, même s’il fait peur, vaudra mieux que le statu quo. Et que nous en ressortirons plus en accord avec nous-même. Et donc plus heureux.

Aller vers le changement, vers une version de notre vie mieux accordée à nos attentes, implique donc de dépasser notre peur. De faire preuve d’audace.

Aujourd’hui, explorons ensemble ces deux notions:

Peur
Audace

La peur, c’est tout ce qui nous retient d’agir, de nous exprimer, d’être nous-même. La peur peut être paralysante, elle peut aussi nous faire fuir. Ou nous rendre agressif quand nous avons le sentiment de ne pas pouvoir échapper à un danger.

Parfois, nous identifions assez simplement une cause concrète de notre peur: la peur des araignées, ou des serpents. Plus souvent, nous pensons l’avoir nommée, mais l’origine réelle de notre peur est plus profonde.  Peur de l’abandon, de la solitude. Peur de l’échec, du regard des autres. Peur de l’inconnu. Peur de la mort.

Et jusqu’à la peur de vivre vraiment, pleinement. Car on peut aussi avoir peur des belles choses… et fuir le bonheur.

 

Accueillir et observer sa peur

Pour aller voir ce qui nous attend de l’autre côté de la peur, il faut oser l’affronter, en commençant par l’accueillir avec bienveillance. Si nous pouvons reconnaître que quelque chose  – identifié ou non – nous fait peur et nous empêche d’avancer, nous pouvons déjà limiter, au moins un tout petit peu, l’emprise qu’elle a sur nous.

Comme toute émotion, la peur a besoin que l’on reconnaissance sa présence. Elle a besoin d’être entendue, puis rassurée. Et si nous pouvons mieux percevoir à quoi elle ressemble, ce qui la constitue, comment et dans quel contexte elle se manifeste, nous aurons d’autant plus de moyens de l’apprivoiser pour finalement la dompter.

De l’autre côté de la peur, nous trouverons une nouvelle sécurité, précisément car nous n’aurons plus peur du changement ou du manque.

 

Transformer sa peur en audace

Alors osons. Osons transformer notre peur en audace.

Il ne s’agit pas d’accomplir de spectaculaires exploits pour prouver au monde sa témérité et sa bravoure. Recherchez plutôt, là encore, dans les petites choses du quotidien, ce que vous pourriez utiliser comme terrain d’expérimentation.

«J’ai peur de… »
«J’aimerais avoir l’audace de… »

Par quoi pourriez-vous terminer ces phrases?
Un exemple: «J’ai peur de jeter ce vieux pull usé jusqu’à la trame… je pourrais avoir encore envie de le porter. Et puis je ne veux pas gaspiller.» Transformer sa peur en audace permet une nouvelle formulation. «J’aimerais avoir l’audace de m’en débarrasser. En réalité je ne le porte plus et il encombre mon tiroir.» Ensuite, le passage à l’acte. «J’ose, j’ai osé m’en débarrasser.» Voilà votre tiroir allégé d’un pullover… et vous-même de la peur de manquer d’un pull.

La situation prise pour exemple peut vous sembler bien anecdotique quand il s’agit d’apprivoiser une émotion aussi forte que la peur et de développer une attitude aussi engageante que l’audace. Mais faites plutôt l’expérience: un objet dont vous aimeriez vous débarrasser malgré la peur de manquer; un service que vous n’avez pas encore osé demander à un voisin par peur de son refus; l’audace d’une balade au clair de lune malgré votre peur de sortir la nuit; oser marcher pieds nus dans la rue malgré la peur du ridicule et du regard des gens.

 

Se sentir plus vivant

En changeant, vous vous allégez de choses encombrantes, vous vous libérez de vieilles habitudes, vous dépassez des peurs qui en réalité n’avaient plus de raison d’être. Vous vous découvrez capable d’audace. Et vous entrez dans une forme de cercle vertueux avec l’envie de pousser plus loin l’aventure.

Petit à petit, vous vous reconnectez à vos propres ressources, le changement vous rend moins peureux, et l’audace plus heureux.

Pour vous aider à oser, je vous propose trois étapes: un arrêt sur image, une citation inspirante, une action pour ancrer la réflexion.

 

Je regarde

un parapentiste s'élance face au Mont-Blanc

Sur l’image, on ne voit ni d’où il s’est élancé, ni où il se posera en fin de vol.

Ce que l’on comprend, c’est qu’il a osé. Qu’il a surmonté la peur et trouvé l’audace de se jeter dans les airs, avec le vide sous ses pieds.

Avant de prendre la photo, je l’ai vu se préparer, en pleine conscience, étendre sa voile, dénouer ses fils, tester longuement les courants, puis s’évader du sol, confiant dans les brises ascendantes. Face à lui, la  majestueuse chaîne du Mont-Blanc pour témoin de son audace.

Ultime étape, sans doute, d’un long cheminement pour un jour oser le premier saut. Je me prends à l’envier, non par goût du risque, mais pour cette expérience d’échapper physiquement à la pesanteur.

Symboliquement, il me montre un chemin, au-delà de mes peurs, pour oser alléger ma vie, en sautant parfois dans l’inconnu.

J’écoute, je lis

Dans «Un retour à l’amour», l’auteur Marianne Williamson nous invite à retrouver notre grandeur. A nous libérer des carcans de l’éducation, de la société, de tout ce qui a imprimé en nous tant de peurs et tant de résistance face à la vie.

Entre thérapie et spiritualité, elle propose un chemin de désencombrement et d’épanouissement de notre être dans toutes ses dimensions.

«Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur. Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toute limite.»

Cette citation en particulier a de quoi balayer nos peurs avec la force d’un coup de vent salvateur. Je la ressens tout à la fois comme vertigineuse et douce. Elle me donne cette sensation que l’audace est notre nature profonde et la peur tout juste un passager clandestin.

J’entre en action

Pourquoi l’audace plutôt que le courage?

L’audace me semble dégager une énergie plus légère, plus porteuse.

On fait preuve de courage face à l’adversité qui ne nous laisse pas le choix.

L’audace relève davantage de notre propre volonté, d’une envie, d’un défi que nous nous lançons à nous-même.

En apprenant par vos expériences quotidiennes à faire preuve d’audace, je vous invite à appréhender cette démarche plutôt comme un jeu.

Essayez de vous reconnecter à l’enfant en vous, à vous revoir jouant à vous lancer des défis avec les copains à la récré,  à qui sera le plus peureux… ou le plus audacieux.

«T’es cap’ ou t’es pas cap’?»

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De l’habitude au changement (III)

De l’habitude
au changement (III)

Jour 3

Au troisième jour de «Tout un mois avec soi», nous prenons déjà mieux conscience de ce qui nous encombre dans notre vie. Nous sommes en train d’identifier d’où nous vient ce sentiment de pesanteur qui nous accable. Nous rêvons d’un allègement, et de sa conséquence naturelle, la légèreté.

Par petites touches, nous avons pu faire l’expérience de désencombrer un tout petit peu notre quotidien, avec un objet en moins, un rendez-vous annulé. Parallèlement, nous avons choisi de porter notre attention sur un objet que nous aimons. Nous avons observé comment nous nous sentions.

En marge de nos habitudes routinières, ces petites expériences nous permettent de commencer à apprivoiser l’idée d’un changement.

Aujourd’hui, explorons ensemble ces deux notions:

Habitude
Changement

L’habitude, c’est notre façon de faire les choses, ce sont les petites actions du quotidien que nous répétons jour après jour, sans y penser, et qui mises bout à bout se transforment en routine.

Les habitudes ont quelque chose de rassurant. Paradoxalement, elles peuvent aussi nous enfermer dans des comportements sclérosants, que nous ne remettons pourtant pas en question.

Or si nous ressentons encombrement et pesanteur, c’est bien que nous sommes prisonniers d’habitudes qui nous font répéter les mêmes comportements suivis des mêmes conséquences.

 

La force de l’habitude

Le danger avec l’habitude, c’est qu’elle s’installe l’air de rien, comme une façon d’agir normale, naturelle, confortable. Elle nous conduit à nous comporter machinalement, en ne pensant ni à ce que nous faisons ni que nous pourrions faire autre chose, ou autrement.

Quelque chose de confortable, et malgré tout un danger: voilà qui peut surprendre. L’habitude est par définition quelque chose que nous connaissons bien, qui nous est familier.  En changer, c’est se confronter à l’inconnu, à la nouveauté.

Des habitudes en apparence confortables, rassurantes, mais pouvant engendrer des situations qui nous pèsent. C’est tout le paradoxe. Comment en sortir? Là encore, à petits pas, en testant prudemment de nouvelles manières d’agir.

Peut-être sans même vous en rendre compte, vous êtes resté sagement  dans les limites de votre «zone de confort», c’est-à-dire dans vos habitudes. Il y a bien ici et là quelques signaux vous alertant que quelque chose ne vous convient plus. Vous le ressentez, ce malaise diffus. Cela n’a rien d’agréable, mais l’idée d’initier un changement apparaît encore bien plus pénible.

La force de l’habitude semble à ce stade-là avoir remporté la bataille.

 

Oser le changement pour se sentir mieux

Avant de parvenir à lâcher une habitude pour lui préférer le changement et la nouveauté, il faut avoir pris conscience que c’est bien en elle que réside le danger, et non dans l’inconnu comme on l’avait cru jusque là.

Alors tout devient possible. Même l’effroi passager d’avoir lâché ce à quoi l’on s’accrochait si fort devient excitation face à un quotidien transformé en terrain d’aventure. Vous commencerez à vous sentir plus vivant. Tout tremblant peut-être, mais vivant.

Le changement peut s’expérimenter de tant de manières. Il ne s’agit pas de changer subitement de travail, de partenaire ou de lieu de vie. Il ne s’agit pas de  tout plaquer, même si parfois vous en rêvez.

Commencez  modestement, là où vous êtes. Secouez doucement l’une ou l’autre de vos habitudes pour en faire tomber la poussière: l’heure à laquelle vous vous couchez; votre premier geste au lever; ce que vous mangez; le chemin que vous prenez; ce que vous achetez sans y penser et qui vient ajouter à l’encombrement; votre consommation d’écrans et de réseaux sociaux…

 

Une question d’équilibre

Toutes les habitudes ne sont pas à jeter par-dessus bord. Il vous appartient de distinguer celles qui méritent d’être bousculées de celles que vous garderez précieusement car elle sont vos repères et simplifient le cours de vos journées.

Le changement, c’est commencer par oser les remettre en question.

Pour vous y aider, je vous propose trois étapes: un arrêt sur image, une citation inspirante, une action pour ancrer la réflexion.

Je regarde

Soleil à l'horizon se réflétant sur le lac, au lever du jour comme au coucher

La nuit, l’aurore, puis l’aube, et cet éclat de lumière orangée entre lac et et cieux tous deux aquarellés de bleu.

Rien de plus routinier, de plus prévisible, que le soleil se levant chaque matin pour se coucher, tout aussi régulier, chaque soir. Mais rien de plus changeant, n’offrant jamais deux fois un spectacle tout à fait identique.

S’arrêter en contemplation devant tant de beauté, c’est accueillir une nouvelle journée ponctuée de routines et d’habitudes, tout en s’ouvrant à  l’inattendu, au changement tant imprévisible que choisi.

Face au soleil jouant avec les nuages et les reflets sur l’eau, je me familiarise avec l’idée que je peux entreprendre des changements dans ma vie sans perdre tous mes repères.

Le soleil se lèvera demain.

J’écoute, je lis

Parmi les merveilleux récits de Christian Bobin, il en est un en particulier, sous forme de journal intime, qui explore la valse entêtante des sentiments contradictoires.

Dans cet «Autoportrait au radiateur», on comprend que l’écrivain affronte une perte douloureuse, un bouleversement définitif et non choisi dans sa vie.

Avec toute la poésie qu’on lui connaît, il revisite un quotidien à réinventer chaque jour. Il s’émerveille de bouquets de fleurs, d’une lumière dans le ciel, il se raccroche à ce qui tient bon tout en accueillant le changement.

« Et me voilà devant une journée neuve. Y cheminer jusqu’au soir, c’est vraiment
du grand art. Je me sens comme un écolier à qui chaque jour on ferait passer un examen.
Hier il a eu une bonne note, ou une mauvaise, peu importe. C’est aujourd’hui l’épreuve décisive, impossible de se reposer sur les résultats de la veille, d’ailleurs ils sont effacés
.»

 

J’entre en action

Aujourd’hui, je vous propose d’expérimenter un changement subtil dans la routine de votre quotidien.

Nul besoin de vous imposer un chamboulement brutal; préférez un petit écart négocié en douceur, comme on prendrait un chemin de traverse. Et si l’expérience vous plaît, vous pourrez intégrer progressivement cette nouvelle habitude stimulante.

Quelques suggestions: faites sonner votre réveil cinq ou dix minutes plus tôt et profitez de ces quelques instants volés à la nuit pour accueillir de manière plus consciente la journée qui commence; modifiez un petit peu votre trajet si vous vous déplacez; occupez différemment une pause dans votre journée, par exemple une petite balade en écourtant le temps passé à table.

Observez comment vous vivez et appréciez ce moment «décalé».

 

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