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La nostalgie des beaux jours

SEPTEMBRE
L’instant présent, en réponse au temps qui passe

Jamais vraiment là; toujours à chercher, regretter ou attendre quelque chose, ailleurs, hier ou demain: et si cette incapacité à vivre dans le moment présent était la cause principale de nos petites et grandes misères?

L’été finissant nous plonge dans la nostalgie: les beaux jours s’en sont déjà presque allés, et nous restons avec cette impression qu’ils ont filé trop vite. A peine cette pensée nous a-t-elle traversé l’esprit que nous trébuchons sur la suivante, teintée d’appréhension. C’est qu’il va falloir se préparer à une longue saison froide et sombre.

Il en va ainsi de nos pensées et de nos ressentis, au fil des saisons et des années, et pas seulement à la rubrique météorologique. D’âge en âge, on avance avec ce sentiment parfois bien lourd que nos vies accélèrent, raccourcissent, nous laissant à peine le temps de réaliser le moindre rêve.

 

« C’est dans la rosée
des petites choses
ue le coeur trouve son matin
et se rafraîchit. »

 

Le poète Khalil Gibran – à qui l’on doit Le Prophète, merveilleux recueil à lire et relire – nous invite à être attentif à chaque trésor sur notre chemin, qu’il soit resplendissant ou à peine perceptible.

Se pencher sur la fleur qui s’épanouit en septembre, élever son regard vers le ciel changeant, l’oiseau en partance ou la feuille virevoltant dans la brise, s’asseoir ou s’agenouiller pour contempler ce qui est là: c’est à notre portée et cela nous permet d’être enfin là, nous aussi.

En dépit des jours sombres et froids et des épreuves de la vie, il y aura toujours une goutte de rosée sur le chemin, une petite chose pour colorer nos pensées, rajeunir notre coeur et soulager notre nostalgie… pour autant que nous ne soyons pas ailleurs, mais tout simplement ici.