blog

Prendre de la hauteur et voir en profondeur

OCTOBRE
Ce qui nous appartient, ce qui nous relie

Dedans, dehors: où se situe la frontière? Qu’est-ce qui nous appartient et qu’est-ce qui nous est imposé de l’extérieur? On nous dit de plus en plus que les choses ont la couleur que nous leur donnons, que nous les percevons en fonction de nos pensées, de nos émotions, de nos habitudes, de nos convictions.

En d’autres termes, si on ne change pas la réalité, il nous appartiendrait au moins de pouvoir maîtriser la façon dont nous la vivons et l’expérimentons. Nous ne sommes pas de simples spectateurs, absorbant comme des éponges ce qui nous entoure. Nous pouvons choisir ce que nous faisons entrer dans nos vies, qu’il s’agisse d’idées, d’objets, de relations. Choisir aussi ce que nous laisserons à la porte.

Une telle appréhension de la réalité nous donne du pouvoir sur nos vies, une forme de responsabilité aussi. Ne plus se considérer comme une victime, c’est souvent une étape délicate à franchir, même si elle représente l’ouverture royale vers la liberté et l’autodétermination.

 

« Les seules pensées zen
que vous puissiez trouver
en haut d’une montagne
sont celles que vous avez apportée
avec vous. »

 

Si l’on en croit le philosophe américain Robert Pirsig, la sérénité ne peut être qu’intérieure. Ainsi, fuir un lieu sombre, triste ou trop agité – la région genevoise engloutie sous le stratus par exemple – pour gagner de la hauteur et du soleil ne se révélera une expérience réussie que s’il y a en nous de quoi faire bon accueil à cette lumière extérieure.

Néanmoins, nous laissons des traces de notre passage, comme le font nos semblables, une certaine qualité d’énergie, une forme de présence impalpable. En haut de la montagne, d’où le zen émane-t-il? De mon cœur, de l’esprit du randonneur qui m’a précédée… ou de l’énergie invisible qui nous relie?