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De l’échec
à l’expérience (XII)

Jour 12

En observant hier notre vulnérabilité au regard extérieur et notre difficulté à nous évaluer, à nous apprécier sans nous comparer, nous comprenions déjà combien nous avons souvent tendance à ne pas nous considérer à la hauteur.

Mais à la hauteur de quoi? De ce que les autres attendent de nous? De nos propres objectifs? De ce que nous pensons devoir être? En d’autres termes, nous avons l’art, malheureux, de nous mettre en échec.

Aujourd’hui, explorons ensemble ces deux attitudes:

Echec
Expérience

Nous avons tendance à considérer comme un échec tout événement qui ne s’est pas déroulé comme nous l’avions prévu. Dans ce cas, l’échec n’est pas une notion objective, il est seulement fonction de ce que nous nous étions fixé comme challenge. Nos efforts n’ont pas abouti au résultat escompté.

Il arrive aussi, bien sûr, que l’objectif nous soit imposé. Ainsi, ne pas obtenir la moyenne à un examen s’apparente à un échec.

 

L’échec selon une norme

Lorsque nous n’atteignons pas un résultat qui nous est fixé, admis comme une norme, une unité de mesure commune, alors nous pouvons parler d’échec au sens propre. A savoir, par exemple, que nous n’avons pas obtenu la note ou le nombre de points nécessaire à la validation d’un examen, à l’obtention d’un diplôme, à notre passage au degré supérieur. L’appréhension de ce type d’échec provoque chez beaucoup d’entre nous stress et anxiété.

La peur de l’échec nous poursuit souvent dès l’enfance. Elle grandit proportionnellement au manque de confiance en soi… et réciproquement.

Ici, il s’agit d’échec par rapport à ce que l’on attend de nous. Ou plutôt de tout le monde. Nous devons nous conformer à une norme; la façon dont nos connaissances sont évaluées ne tient guère compte de notre individualité.

 

De la relativité de l’échec

Un sentiment d’échec peut nous envahir lorsque nous ne faisons pas ce que d’autres font: devenir propriétaire de son logement, avoir un poste à responsabilité, un mariage heureux, de beaux enfants, des vacances aux Seychelles. Là encore, même s’il ne s’agit plus de réussir ou d’échouer à un examen, cela y ressemble. Nous nous sentons en échec par rapport à un standard de réussite imposé par notre société.

Et si vous preniez la peine de vous interroger? Est-ce vraiment de tout cela dont vous rêvez et avez besoin pour – vous – prouver votre valeur?

Quels sont vos propres critères de réussite? Il risque d’être bien difficile de les déterminer, tant la pression normative est forte.

Pour que la vie ne soit plus vécue comme une succession d’échecs mais d’expériences, il est essentiel de faire ses propres choix. Qu’est-ce qui est important pour vous? Qu’aimez-vous faire? Que rêvez-vous d’accomplir? Fixez-vous des buts, des objectifs, mais n’oubliez pas d’apprécier le voyage et de faire preuve de  souplesse en planifiant votre itinéraire.

Choisissez une direction, avec un but suffisamment vaste pour que chacune de vos expériences puisse vous en rapprocher. C’est la voie qui vous permettra de vous libérer de la peur de l’échec… et par conséquent de l’échec lui-même.

 

L’échec, c’est de ne pas se lancer

La peur de l’échec conduit aux mêmes conséquences que la peur du regard extérieur: nous n’osons pas nous lancer, nous préférons renoncer… ce qui nous prive de tant d’expériences précieuses pour nous aider à devenir la plus belle version de soi-même.

Pour vous aider à ne plus craindre l’échec et à cheminer d’expérience en expérience,  je vous propose trois étapes: un arrêt sur image, une citation inspirante, une action pour ancrer la réflexion.

 

Je regarde

soleil couchant sur le lac, bilan au terme d'une journée

A la Pointe-à-la-Bise, tout à côté de la roselière genevoise où convergent à la tombée du jour des nuées d’oiseaux aquatiques, je me pose en silence au terme d’une journée de travail.

Ai-je réussi ma mission aujourd’hui? Ai-je été adéquate, authentique, aidante? Suffisamment à l’écoute?

A quoi se mesure la réussite ou l’échec?

Je contemple le soleil disparaissant derrière la crête, ce halo de lumière qu’il laisse dans son sillage. Et les centaines d’oiseaux qui vont passer la nuit ici, qu’ont-ils appris, qu’ont-ils accompli au terme de ce jour?

Comme eux, j’ai traversé, expérimenté un nouveau jour. J’ai cheminé. Pas d’échec ni de réussite, simplement la vie à chaque instant, en relation avec les autres et avec moi-même. Autant de pas franchis vers un peu plus de vécu, un peu plus d’expérience.

J’écoute, je lis

Par sa personnalité, par ses conférences, Christiane Singer laisse à toutes celles et ceux qui ont eu l’occasion de la côtoyer le souvenir d’une humanité intense, palpable. Aujourd’hui encore, quinze ans après son départ, ses écrits nous élèvent et nous transportent.

Chacune de ses oeuvres littéraires – essais, récits, romans – est à lire et à relire.

Derrière son titre qui nous interpelle tant, «Où cours-tu? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi?» recèle des pépites à chaque page, donne un sens à la  vie dans toutes ses dimensions. Christiane Singer invite à «se mettre au service de la vie, prendre soin aujourd’hui encore de la petite enclave de vie qui m’est confiée».

Ecoutons ses paroles bienveillantes:

« Personne n’exige de moi que je réussisse
mais seulement que je franchisse un pas en direction de la lumière.
»

J’entre en action

Pour aujourd’hui, je vous propose de penser à une activité, un projet dans votre journée qui ne se déroule pas tout à fait comme vous l’auriez imaginé et souhaité.

Il peut s’agir de circonstances en apparence anodines bien que contrariantes.

Vous pouvez penser à cette situation en terme d’échec: un rendez-vous oublié; un retard dû aux encombrements sur la route; un dossier à boucler auquel il manque un élément essentiel; votre enfant qui pique une crise à la caisse du supermarché; une nuit d’insomnie…

Vous pouvez aussi choisir d’identifier plutôt dans cette situation ce qu’elle vous a appris, en quoi elle vous a fait avancer d’un pas: vous vous êtes excusé sans culpabiliser; vous avez pu calmer votre enfant en vous détachant du regard des autres clients; vous n’avez pas angoissé, les yeux grand ouverts dans votre lit, sur les conséquences d’une petite nuit…

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